Si en mai 2012 l’Euro baromètre estimait à 500 000 le nombre de vapoteurs en France, ceux-ci ont aujourd’hui passé la barre du million. Comment expliquer la popularité grandissante de la cigarette électronique ?
Petit flashback sur la cigarette électronique
Pour bien comprendre le cheminement de l’e-cig, il est peut-être utile de reprendre son histoire en quelques mots.
C’est en 1963 que le précurseur de la cigarette électronique, Herbert A. Gilbert, élabore un concept révolutionnaire pour lequel il déposera un brevet en 1965. L’idée était à l’époque de remplacer papier et tabac par de l’air aromatisé chauffé.
Une invention avant-gardiste qui n’a jamais été commercialisée.
Pourtant, en 2003, le pharmacien chinois Hon Lik reprend plus ou moins cette idée et crée un dispositif qui commence à se vendre en Chine en 2004. Un an plus tard, il dépose un brevet pour sa « cigarette sans fumée à pulvérisation électronique ».
On connaît la suite : la vapoteuse attise tout d’abord la curiosité de certains fumeurs souhaitant rompre avec la cigarette à combustion et découvrent que l’e-cig les aide dans cette lutte acharnée. Par décret paru en 2006, la cigarette traditionnelle commence à être interdite dans certains lieux publics, et en 2008 cette interdiction s’étend aux débits de boissons, hôtels, restaurants, casinos, etc[1].
Un coup de semonce aussitôt suivi par l’entrée quasi fracassante de l’e-cigarette dans les habitudes de plus en plus de fumeurs.
En 2012, la cigarette électronique fait parler d’elle : on constate une réelle amélioration de ses performances et elle est bien plus adaptée au public qu’à ses débuts. Mais mi-2013, on assiste à une explosion des ventes de l’e-cig devenue la bête noire des pouvoirs publics. Les médias s’emparent du sujet et place la vapoteuse au coeur de l’information. Il n’en fallait pas plus pour la propulser aux yeux de tous les Français.
Nombre de point de ventes en France en nette augmentation
C’est en janvier 2010 qu’a ouvert le premier point de vente de cigarettes électroniques dans l’Hexagone.
Depuis, le paysage français a changé puisque on devrait en dénombrer trois cents fin 2013[2]. Et parallèlement à ces boutiques spécialisées, il faut ajouter certaines pharmacies qui ne sont pourtant pas autorisées à commercialiser ce type de produit pour le moment, quelques buralistes vendant à la fois cigarettes classiques et cigarettes électroniques et … plus étonnant … des épiceries.
Force est de constater que le marché de l’e-cig se développe à vitesse V, et pèsera près de 100 millions d’euros en fin d’année, soit une augmentation de 60 millions d’euros en un an[3].
On peut relever en passant qu’a contrario, le chiffre d’affaires du marché du tabac devient de plus en plus frileux, et est orienté à la baisse. Cela s’explique en grande partie par les augmentations successives du prix du tabac qui ont fini par décourager un grand nombre de fumeurs pourtant invétérés. Les analystes américains pensent déjà qu’aux States, la cigarette traditionnelle sera détrônée par l’e-cig au cours des dix prochaines années. En sera-t-il la même chose en France ?
[1] http://www.service-public.fr/actualites/00385.html
[2] http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/31/en-france-pres-d-un-million-de-fumeurs-electroniques_3421635_3234.html
[3] http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/31/en-france-pres-d-un-million-de-fumeurs-electroniques_3421635_3234.html